Les investissements dans les infrastructures de transport ne sont pas un objectif, mais un moyen d'assurer la solidarité territoriale dans une France qui se métropolise chaque jour davantage. Il est plus facile de répondre à la mobilité du quotidien dans les métropoles, avec les voies réservées, le renforcement des transports urbains ou le développement de nouvelles technologies comme les trottinettes. Notre devoir est aussi d'arrimer à ces territoires les zones rurales, peu denses, où plus de 90 % des déplacements s'effectuent en voiture. Il convient donc d'entretenir les réseaux de communication, notamment les routes nationales, qui sont aujourd'hui les parents pauvres des infrastructures.
Des infrastructures dépend aussi le développement économique d'un pays, pour lequel des voies de communication sont indispensables. Aucune civilisation, aucune grande ville ne s'est construite sans elles. Il faut amplifier le réseau fluvial, avec le canal Seine-Nord, et assurer les transports au-delà de nos frontières, avec le tunnel Lyon-Turin, sans oublier les opérations plus modestes comme l'achèvement de la ligne TGV Rhin-Rhône entre Mulhouse et Belfort – 30 kilomètres dont la construction a commencé avec l'achat de terrains mais qu'il faut terminer. Pour cela, il faut assurer le financement.
Or, cela a été dit plusieurs fois, en la matière, le compte n'y est pas. L'AFITF manque de moyens. Pourtant, la TICPE est rentable : entre les 30 milliards d'euros de 2017 et les quelque 37 milliards prévus pour 2019, c'est 6,5 milliards qui pourront être mobilisés. Cet argent va certes combler le déficit de l'État, mais il importerait d'en flécher une partie pour assurer l'équilibre financier de l'ensemble des infrastructures.