Vous avez raison sur le papier, madame la ministre. Dans la réalité, cela ne se passe pas ainsi. Pour un élu qui décide de tout en tant qu'autorité organisatrice de transport, parce qu'il a la majorité, lorsqu'on lui parle de « priorité », il n'entend rien du tout ! S'agissant de ces 600 millions d'euros d'investissement, il conviendrait de préciser que la priorité pour la desserte des QPV est « exclusive » : seulement alors, l'élu entendra le mot « priorité » !
Si je prends l'exemple de l'agglomération rouennaise – puisque chacun ici évoque son territoire – , on vient, à juste titre d'ailleurs, de nous enquiller à un projet d'écoquartier, desservi par un TEOR – transport est-ouest rouennais : dont acte ! Il faut réunir les conditions pour que l'écoquartier obtienne tous les labels, que tous les voyants soient verts ! En attendant, il faut encore une heure pour se rendre, avec des bus par ailleurs très polluants, dans le centre-ville de Rouen, à partir de quartiers prioritaires de la politique de la ville, pourtant situés seulement à dix kilomètres.
Les élus locaux devront bien finir par accepter que leurs projets soient soumis à certaines contraintes ! Sinon, ils continueront de faire ce qu'ils veulent, après avoir pris connaissance de la loi.