Vous l'avez compris, madame la ministre, madame la rapporteure, le sujet est essentiel à nos yeux, puisqu'il s'agit d'inscrire dans la loi le principe d'une maîtrise publique des infrastructures de transport. Sur le fond, celles-ci constituent un outil majeur d'aménagement du territoire et de cohésion territoriale. Or, depuis un certain nombre d'années, les gouvernements successifs, dont le vôtre, livrent à la concurrence ce que nous considérons être un patrimoine national. L'exemple des autoroutes, fustigé au-delà même de nos propres bancs, est là pour l'illustrer.
Les questions soulevées par la privatisation d'Aéroports de Paris – ADP – nous apparaissent suffisamment graves pour justifier que l'on pose, de façon solennelle, à l'occasion du présent texte, celle de la maîtrise publique des infrastructures de transport. Remplacer, comme le font les politiques libérales, des monopoles publics par des monopoles privés dominés par des géants du BTP est en effet lourd de conséquences, qu'il s'agisse de la hausse des tarifs, de la casse des emplois ou des dysfonctionnements dans les services rendus aux usagers, sans parler du coût, pour les finances publiques, que représentent les partenariats public-privé : autant de raisons qui nous conduisent à défendre cet amendement, mais aussi à demander qu'il soit voté par scrutin public.