Intervention de Jean-Marie Sermier

Séance en hémicycle du jeudi 13 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Article 1er a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Sermier :

Nous avons en effet perdu la hauteur de vue que nécessitent nos débats. Il est vrai qu'il commence à se faire tard : nous en sommes à je ne sais plus combien d'heures de discussion. Mais il nous reste encore beaucoup d'amendements à examiner ; je vous invite donc tous à vous reprendre, car cette attitude n'est pas digne.

Pour ma part, j'assume entièrement le choix du TGV ; je vous l'ai souvent dit, comme je vous ai souvent enjoint de ne pas opposer celui-ci aux mobilités du quotidien. Le TGV est une bonne chose pour notre pays. Croyez-vous que les villes de Marseille, Bordeaux, Strasbourg ou Lille aient aujourd'hui à s'en plaindre ? Plusieurs d'entre vous ont évoqué les problèmes relatifs aux vols intérieurs : pensez-vous que la liaison Paris-Bordeaux par TGV ne puisse pas concurrencer la liaison aérienne, aboutissant ainsi à réduire les rejets de CO2 ? Pensez-vous que les grandes lignes n'aient pas structuré le territoire autour des métropoles ? Celles-ci doivent à leur tour rayonner ; le problème est que ce rayonnement ne s'opère pas, mais ce n'est pas imputable à cette structuration nationale.

Cher collègue Simian, on peut bien vous attribuer l'invention de ce que vous voulez, mais si vraiment vous avez inventé la taxe Chirac, pourquoi lui avoir donné ce nom ? J'ai plutôt l'impression que vous l'avez détournée de son usage d'origine…

En ce qui concerne les petites lignes, on peut sans doute en trouver qui mériteraient davantage d'investissements, et, de manière générale, vous avez raison, madame la présidente de la commission, de dire qu'il faut investir dans ces lignes. Mais, en ce qui me concerne, j'en connais surtout qui manquent cruellement de « transportés » – de passagers. On maintient des lignes ferroviaires que n'empruntent que quelques dizaines de personnes. Les calculs ont été faits, non par des élus mais par des techniciens, des ingénieurs : un bus coûte moins cher en émission de CO2 par personne qu'un train convoyant dix passagers.

C'est une logique de ce type qui devrait, me semble-t-il, prévaloir : la recherche de solutions permettant de mobiliser la population et de susciter en elle une véritable attirance pour des transports de qualité. Je souhaite ainsi – j'en ferai ultérieurement la demande – qu'il soit possible de prévoir l'arrivée de navettes dans la gare d'une métropole, depuis laquelle un TGV partira ensuite vers la capitale ou ailleurs.

En tout cas, ce n'est pas en nous invectivant ni en opposant les systèmes les uns aux autres que nous avancerons.

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