Madame la ministre, vous nous dites que vous saisirez le Conseil d'orientation des infrastructures lorsqu'il se réunira à nouveau, et que si tout va bien, le projet sera peut-être avancé au contrat de plan 2023-2027. Je vous crois sur parole, mais que se passera-t-il si le COI n'y est pas favorable ? Un tiens valant mieux que deux tu l'auras, je préférerais que le projet soit inscrit dans le texte. Le COI pourrait ainsi réétudier la question avec une position plus précise de la représentation nationale et du Gouvernement.
Il est aujourd'hui impossible de ne pas prendre en compte l'investissement qui a déjà été réalisé. Comme l'a dit Bruno Fuchs, les 82 millions d'euros déjà investis seront perdus si nous n'avançons pas sur le sujet. Les enquêtes publiques ont rendu un avis favorable fondé sur les textes de loi qui étaient en vigueur au moment des études. Si nous devons les reprendre, il nous faudra nous adapter aux nouvelles dispositions législatives, et on ne pourra plus passer là où c'était prévu. Quel formidable gâchis !
On peut certes laisser au COI le soin de réfléchir à des infrastructures nouvelles, mais ce n'en est pas une ! C'est comme si on avait déjà bâti les quatre premières arches d'un pont et qu'on se demandait si on allait vraiment construire la cinquième. Il y a des émissions de télévision qui en feraient tout un spectacle : l'État a financé 90 % d'une opération, mais ça ne marche pas parce qu'il ne veut pas donner les 10 % restants !
Cela va finir par vous poser des problèmes ! Finissez l'infrastructure. Nous ne vous demandons rien d'autre. Vous contenterez ainsi deux grandes régions, tout en vous dotant de la seule infrastructure française de TGV qui ne passe pas par Paris, qui est un exemple en matière d'aménagement du territoire.
Pardon, mais votre engagement de ce soir n'est pas suffisant. Je ne suis pas sûr que le COI l'entendra, il faut un écrit. C'est pourquoi je ne retire pas mon amendement.