La planète se meurt, l'humanité étouffe ; et vous, dans cette enceinte climatisée, vous détruisez la République, pourtant la seule à même de nous permettre d'engager la transition écologique. Il fait trop chaud, et ce n'est pas normal. Une grande canicule ne devrait advenir que tous les dix siècles, non tous les dix ans. Mais, plutôt que de déclarer l'état d'urgence climatique, nous minéralisons encore davantage les villes – ici même, mais aussi en Seine-Saint-Denis, où il fait plus chaud, car on y trouve encore moins d'arbres.
Quel est le rapport, me direz-vous, avec le texte en discussion ? Face au dérèglement climatique, nous avons le choix entre le chacun pour soi et l'organisation méthodique. Or nous avons besoin d'un État organisé pour planifier la sortie des énergies carbonées. Mais vous, vous vous employez à détruire méticuleusement ce dont est faite la République : ses principes, pour commencer ; son organisation, ensuite. Nous avons besoin de faire peuple tous ensemble, solidairement ; et vous, vous vous échinez à inventer des divisions entre départements de l'intérieur et départements frontaliers.
Voilà qu'il devient urgent d'inventer les départements d'outre-Vosges, dotés de compétences spéciales. En tant qu'historien, je vous le rappelle, c'est sur les vieilles cicatrices que s'ouvrent les nouvelles blessures. Une telle perspective est dangereuse.
Pourtant, les choses sont écrites clairement : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. » Ainsi commence notre Constitution commune.