Intervention de Bruno Fuchs

Séance en hémicycle du lundi 24 juin 2019 à 16h00
Collectivité européenne d'alsace — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Fuchs :

Pour répondre aux défis majeurs qui nous attendent, nous avons besoin d'outils ; nous avons besoin de compétences nouvelles et adaptées ; nous avons besoin d'engagements et de volonté. Commençons, chers collègues alsaciens, par exercer les compétences que nous avons obtenues. Exerçons-les bien, exerçons-les avec efficacité, exerçons-les mieux que quiconque et lorsque nous aurons fait la preuve de nos résultats par notre travail, notre acharnement et notre talent, qui pourra alors refuser de nous confier encore plus de compétences, toutes celles que nous avons l'ambition d'exercer avec ou en dehors du Grand Est s'il le faut ? Grâce à ce projet de loi nous allons prendre en charge les questions du bilinguisme, du tourisme, de la gestion des routes ou encore celle, centrale, de la coopération transfrontalière.

Durant le débat j'espère que nous pourrons obtenir des précisions sur la marque Alsace, sur l'apprentissage, domaine dans lequel nous avons fait nos preuves, sur l'économie de proximité ou encore sur les fédérations sportives et culturelles. Si certaines fédérations y voient un intérêt en termes de niveau de compétition, d'autres souffrent de voir le nombre de leurs adhérents diminuer à mesure que leurs bénévoles se découragent.

N'attendez pas pour autant du groupe MODEM une surenchère gratuite et démagogue par rapport aux accords dits de Matignon. Nos propositions d'amendement se situent dans le droit fil de ces accords. Il ne s'agira pas pour nous de trahir la volonté des représentants locaux, les présidents des deux départements et celui de la région Grand Est.

Il faut comprendre que le présent projet de loi constitue le résultat d'un long chemin parcouru par les Alsaciens pour la reconnaissance de leurs spécificités. Sans jamais rien abandonner, ceux-ci ont exprimé leurs volontés, à sens unique souvent, sans même être entendus. Souvenons-nous des rendez-vous manqués : le référendum d'avril 2013 d'abord, qui s'est soldé par un échec. Ce fiasco politique est venu déjouer tous les sondages d'opinion. Entre désunion du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, renoncements, reniements, calculs politiciens, ce qui aurait pu être un tournant dans le destin de l'Alsace est devenu le symbole d'un échec collectif et particulièrement de la classe politique.

L'Alsace, désemparée et désunie, n'a alors été qu'une proie facile et sans défense à la merci de la loi NOTRe : promulguée le 7 août 2015, cette loi signait la disparition et la négation de l'Alsace jusque dans ses moindres compétences.

Mais en cette première Journée mondiale des amoureux de l'Alsace, j'ai une très bonne nouvelle pour vous : l'Alsace et les Alsaciens sont et resteront immortels ! Aujourd'hui, l'Alsace renaît grâce aux présidents des trois collectivités – je tiens à saluer particulièrement Brigitte Klinkert, présidente du département du Haut-Rhin, dont la vision et la constance ont su déjouer tous les pièges et qui a su donner corps à ce projet malgré le tumulte des négociations et la pression de certaines opinions publiques.

Mais, il faut le dire ici en toute objectivité, si l'Alsace renaît devant nous, c'est grâce à la volonté et à l'engagement du Président de la République, du Premier ministre et, bien évidemment, de Jacqueline Gourault, qui n'a pas ménagé ses efforts. Je tiens à la remercier ici publiquement et du fond du coeur pour le travail accompli. Les Alsaciens vous en seront reconnaissants, madame la ministre.

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