Sans brider en rien le désir d'Alsace ni nier les problèmes spécifiques que les Alsaciens doivent gérer dans leur région, ces amendements visent à ce que le département de la Moselle obtienne les mêmes compétences que celles qui seront octroyées à la Collectivité européenne d'Alsace. L'amendement no 105 précise néanmoins qu'il devrait en exprimer le souhait dans les six mois suivant la promulgation de la loi.
Bien entendu, il y a des similitudes entre les territoires alsacien et lorrain. Nos collègues ont évoqué la coopération transfrontalière, le bilinguisme, les Français qui travaillent en Allemagne ; ce sont des préoccupations pour nous aussi. Concernant le trafic routier sur l'A31, je ne parlerai pas ici du déport de trafic mais de la quantité de poids lourds internationaux qui saturent cet axe routier allant du sillon lorrain jusqu'au Luxembourg. Il n'y a pas de raison que l'on alourdisse toujours la taxe carbone pour nos automobilistes, qui n'ont pas de solution alternative à la voiture pour se rendre à leur travail, et que l'on soit incapable de faire payer les poids lourds étrangers pour entretenir nos chaussées et pour compenser les dégâts qu'ils causent à l'environnement, sur notre sol.
Madame la ministre, vous vous êtes fait le chantre du droit à la différenciation pour les territoires. Or ce texte est le moment de vérité : nous nous interrogeons sur la profondeur des compétences que vous êtes prête à attribuer à nos amis alsaciens mais aussi sur l'étendue de l'ouverture à la différenciation dont vous êtes prête à faire preuve pour l'ensemble de nos territoires, dans un esprit d'équité territoriale.
Nous, les Mosellans, qui partageons le concordat et une situation transfrontalière équivalente, sommes dans une situation similaire à celle des Alsaciens. Seule la fusion des deux départements ne nous concerne pas.