Je vous remercie, madame la ministre, de ces premiers éclaircissements. Je voudrais appeler votre attention sur les dispositifs de mode de garde, notamment ceux qui sont en rapport avec les aides atypiques. À l'heure actuelle, les caisses d'allocations familiales (CAF) ont mis fin à certaines expérimentations, et c'est dommage.
Permettez-moi de faire un point particulier sur la situation des 1 900 ouvriers dockers occasionnels qui travaillent chaque jour dans nos ports. La réforme de l'assurance chômage pourrait affecter près de 20 % de cette population d'ouvriers. En effet, les ouvriers dockers disposent de contrats à durée déterminée d'usage constant. Ils sont sollicités lors des pointes d'activité dans les ports. Par définition, ils ne travaillent pas tous les jours.
Il y a aujourd'hui une véritable crainte que le système de bonus-malus, voulu par le Gouvernement pour limiter le recours aux contrats courts, puisse toucher ce secteur d'activité. L'usage de ces contrats courts et ponctuels ne relève en rien d'une volonté de précariser ces travailleurs ; il résulte tout simplement de la spécificité de leur activité, qui est liée aux flux maritimes et aux arrivages de marchandises. Cette main-d'oeuvre est pourtant indispensable à la compétitivité des ports français, déjà fortement concurrencés au niveau européen.
Une seconde crainte est relative à la refonte des règles de cumul emploi-chômage pour ces ouvriers dockers occasionnels. Telle qu'elle est présentée, la réforme risque d'entraîner une baisse de leurs revenus. Aujourd'hui, en complément de leurs revenus issus du travail sur le port, et lorsque l'activité baisse, ces ouvriers touchent une indemnité journalière, afin d'obtenir un salaire convenable. Malgré leur disponibilité, ils n'ont pas de garantie de rémunération et risquent donc d'être privés de ce complément de revenu versé par Pôle emploi.
Encore une fois, ces ouvriers ne travaillent pas à temps plein, non pas par volonté, mais en raison des spécificités liées à leur activité. Une indemnité réduite, couplée à une taxation de leur contrat, serait une catastrophe sociale pour ces ouvriers. Madame la ministre, comment comptez-vous prendre en compte les spécificités attachées à cette profession, dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage ?