La réalité, c'est que ce modèle de développement atteint ses limites. Hier, le libre-échange offrait des gains concrets et visibles pour les Français, et ses conséquences malheureuses ne pesaient pas, ou pesaient peu, face à ses avantages : l'emploi, la croissance et la hausse généralisée du niveau de vie. Grâce au libre-échange, nous avons vu des économies bondir en quelques années, en particulier lors de l'intégration de nouveaux États membres dans le marché commun européen – Espagne, Portugal et Irlande sont des exemples concrets. Dorénavant, nous nous interrogeons sur les coûts sociaux, sociétaux et environnementaux de tels accords, car, dans nos économies hyper-intégrées et hyper-favorisées, le gain marginal de tout nouvel accord est faible, voire nul. Nous sommes élus de territoires où les usines ont fermé, laissant derrière elles d'immenses friches industrielles polluées : la main-d'oeuvre était moins chère ailleurs, et les coûts de transport des produits ne compensaient pas cet écart.