J'étais directrice d'école jusqu'à la veille de mon élection et je suis rapporteure spéciale des crédits de l'enseignement scolaire à la commission des finances. À ce titre, j'auditionne toutes les fédérations de parents d'élèves. L'Assemblée nationale s'apprête, dans le cadre du printemps de l'évaluation, à évaluer les politiques publiques. J'ai choisi quant à moi le thème de l'école inclusive et je serais intéressée de connaître votre évaluation de la politique qui lui est consacrée.
Pour rédiger mon rapport, j'ai conduit de nombreuses auditions et beaucoup travaillé sur les parcours des enfants, qui peuvent être multiples, selon notamment que le handicap est détecté avant ou pendant l'école. Je suis particulièrement préoccupée par la rupture entre le premier et le second degré. Quel est votre avis sur cette question ?
Quand j'étais directrice d'école, j'ai accompagné des enfants handicapés dans leur parcours scolaire, avec ou sans auxiliaire de vie scolaire (AVS). L'école est le lieu où l'on cherche à rendre autonomes tous les enfants. Malheureusement, lors de l'entrée en sixième, il n'est souvent plus question de plan d'accompagnement personnalisé (PAP) ou de programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) pour l'élève. Je rencontre souvent fin octobre des parents très inquiets.
Le passage dans le second degré est difficile pour tous les enfants. Ils cessent d'être les plus grands de l'école et doivent s'habituer à une manière de fonctionner totalement différente. Si la transition est délicate pour les élèves les plus fragiles, elle l'est encore davantage pour les enfants porteurs de handicap. J'ai souvent eu le sentiment que, pour eux, le premier trimestre de la sixième était perdu. Partagez-vous cette impression ?