Je comprends tout à fait que ce type de prélèvement puisse surprendre et inquiéter. Il faut bien comprendre que celui-ci n'intervient qu'en dernier recours, lorsqu'un patient est atteint d'une maladie mortelle – généralement une leucémie ou une maladie apparentée – et qu'il n'existe aucun donneur compatible parmi les 34 millions de personnes figurant sur le fichier international.
On est alors conduit à réaliser une greffe intrafamiliale, dite haplo-identique. Si ce parent n'a pas de frère ou de soeur disponible, il ne reste que ses enfants comme dernier recours pour le sauver. Il faut savoir que les enfants sont déjà prélevés lorsqu'un autre membre de la fratrie est atteint de la même pathologie. Les greffes de moelle à partir de donneurs pédiatriques sont donc très fréquentes en France. La seule différence ici est que le prélèvement effectué sur l'enfant n'est pas destiné à son frère ou à sa soeur mais à un de ses parents, ce qui n'est pas autorisé aujourd'hui. Il s'agit de cas extrêmes, rarissimes. Nous avons mis, si j'ose dire, ceinture et bretelles, puisque l'enfant est représenté par un administrateur ad hoc, mais aussi par un pédiatre, auprès du Comité donneur vivant, chargé de juger de la pertinence de l'indication.
Avant toute greffe de moelle hématopoïétique, on recherche le consentement du donneur vivant, en l'occurrence de l'enfant représenté par un administrateur auprès d'un juge. Je pense donc que nous avons pris toutes les précautions pour que l'intérêt de l'enfant soit parfaitement respecté. Il s'agit de cas exceptionnels où le parent va mourir, et ce n'est pas non plus ce que l'on souhaite à un enfant alors que celui-ci serait en mesure d'être prélevé pour sauver son frère ou sa soeur. Pour cette raison, je suis défavorable à votre amendement.