Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du mercredi 16 octobre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Article 2

Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics :

En effet, on pourrait dire que la contemporanéité consiste à payer immédiatement ses impôts. Peut-être était-ce de votre part une façon de critiquer l'impôt à la source, mais selon moi, cette méthode est juste.

Il est en effet normal et juste de payer plus d'impôts lorsque l'on gagne plus d'argent. C'est le principe de l'impôt sur le revenu. On peut combattre ce principe, mais c'est ainsi. De même, il est tout à fait normal de payer moins d'impôt quand ses revenus diminuent. Or pour la seule année 2019, le nombre de gens qui ont demandé une réduction de leur taux d'imposition grâce au prélèvement à la source est supérieur à celui des gens qui ont payé plus d'impôt. Si, en masse, les riches sont plus riches et, en proportion, les pauvres qui ont payé moins d'impôts sont plus nombreux, vous direz, si vous voyez le verre à moitié vide, que les plus riches ont payé plus d'impôts, parce qu'ils en étaient redevables de façon contemporaine à leur revenu, alors qu'ils les auraient payés avec un an de décalage dans l'ancien système, et je vous répondrai pour ma part – sans doute parce que je suis devenu plus progressiste que vous – que les gens, plus nombreux, qui ont vu leurs revenus diminuer ont sauté sur l'occasion que représentait le prélèvement à la source pour baisser leur taux et anticiper cette baisse. Il n'y a donc pas de loup dans la bergerie, encore moins de flou.

Ce qui est sûr c'est que, premièrement, la majorité parlementaire accomplit la promesse faite par le Président de la République de baisser de 5 milliards d'euros l'impôt sur le revenu, ce qui représente en moyenne 300 euros de pouvoir d'achat rendus à nos concitoyens. Deuxièmement, la vraie différence entre Les Républicains et nous est que nous avons fait bénéficier de cette baisse les classes moyennes et les classes populaires, sans l'appliquer aux tranches les plus élevées. Troisièmement – pardon de le dire – , nous considérons, contrairement aux députés siégeant à gauche de l'hémicycle que l'impôt sur les gens qui gagnent de 1 600 à 1 700 euros par mois ne représente pas la haute bourgeoisie mais plutôt une partie d'un prolétariat qui travaille, et qui travaille beaucoup.

Enfin, tout cela sera rendu visible dès le mois de janvier grâce au prélèvement de l'impôt à la source, que la majorité a bien fait de voter, malgré les remarques réitérées de certains qui annonçaient la fin du monde.

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