J'ai été, comme vous, édifié par le tableau de la Cour des comptes, qui montrait que le nombre d'arrêts de travail dans le secteur de la santé, du social et de l'invalidité atteignait des proportions sans commune mesure avec celles rencontrées dans l'ensemble des catégories professionnelles. Les causes en sont probablement multifactorielles. La dureté des missions est une cause majeure – le fait d'être en permanence au contact de personnes malades, en souffrance, de travailler tout le temps dans l'urgence, d'être soumis à un temps de travail atypique, qui rend possible la continuité des soins, impose des gardes de 24 heures et de longues journées. Tous les métiers du soin sont concernés. La dureté, la pénibilité des missions expliquent déjà en soi ces résultats. Vous demandez une évaluation de l'effet du PLFSS, en tant que tel, sous-entendant par-là, j'imagine, que les budgets seraient insuffisants pour assurer la bonne rotation des structures et qu'ils seraient donc source de souffrance professionnelle. Il s'agit là, à n'en pas douter, d'un amendement d'appel. Vous suggériez que ce sujet soit abordé dans le cadre du Printemps de l'évaluation ; je vous dirai la même chose que l'année dernière : vous y êtes les bienvenus, car cet exercice n'est pas réservé à la majorité. Vous avez constaté qu'en 2018, nous avions titillé les administrations sur beaucoup de sujets. Il serait intéressant de mener cette réflexion ensemble, même si l'on ne se rejoindra pas forcément sur le fond.