Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du jeudi 24 octobre 2019 à 9h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 — Après l'article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Véran, rapporteur général de la commission des affaires sociales :

Instinctivement, j'aurais tendance à interdire un produit avéré cancérigène et susceptible d'être proposé à nos enfants, plutôt qu'à le taxer. Il me semble douteux, y compris sous l'angle constitutionnel, de nous donner rendez-vous ultérieurement pour taxer un produit dont le caractère cancérigène aura été prouvé.

Nous avons engagé tardivement le combat pour la santé nutritionnelle, lorsque nous n'avons plus compris ce que nous mangions ni su ce qui se retrouvait dans nos assiettes. Nous sommes le pays de la bonne bouffe, de la gastronomie, le pays qui ne cache pas ses couleurs : il n'est pas nécessaire de mettre une étiquette sur une boîte de foie gras pour savoir que c'est gras ! En revanche, lorsque l'on doit choisir, dans les supermarchés, entre quinze pizzas de marques différentes, on ne sait pas ce qu'elles contiennent mais on sait ce qui est toxique : l'excès de sel, de sucre, de graisses saturées, l'insuffisance de protéines, de fibres, de fruits et légumes. Nous connaissons les dangers des aliments ultratransformés.

Les gens commencent à avoir envie de savoir et nombre d'entre eux s'en donnent les moyens. Beaucoup d'applications ont été créées. Je ne les citerai pas, sauf Yuka, utilisée par des millions de consommateurs, ou Siga, qui se développe autour des produits ultratransformés. Beaucoup de critères peuvent être retenus, y compris celui du développement durable, pour savoir si le riz qui se retrouve dans nos assiettes a été récolté au bout du monde par des gamins ou dans des conditions acceptables.

Nous sommes au début d'un engagement extrêmement fort : celui de la santé nutritionnelle. Nous prenons progressivement conscience des conséquences, pour notre santé et l'environnement, de la qualité de ce que nous mangeons. Je crois sincèrement à la prévention et à l'information, au Nutri-Score, qui se développe grâce à l'action de notre ministre et a été adopté par la Belgique ainsi que d'autres pays européens, récalcitrants jusqu'à présent, mais aussi par de grandes marques comme Nestlé. Je crois à l'action de grands nutritionnistes, comme le Pr. Serge Hercberg, qui nous encourage à renforcer la prévention et l'information. Nous ne pourrons pas prévenir sans informer.

Nous devons aller de l'avant, et beaucoup plus rapidement, vous en êtes tous d'accord, n'est-ce pas, madame Fiat ? Nous aurons l'occasion de nous retrouver.

Je ne reviens pas au sujet de la taxe, abordé par Mme la ministre.

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