Monsieur le député, tel que vous le présentez de manière convaincante, le système paraît simple. En outre, parmi les syndicats patronaux que nous avons entendus en commission, un en particulier avait rapidement abordé le sujet de l'auto-liquidation.
La commission a néanmoins émis un avis défavorable sur cet amendement, car l'affaire est moins simple qu'il n'y paraît. Dans un rapport rendu public en juillet 2016, l'inspection générale des affaires sociales, l'IGAS, émet plusieurs propositions, dont l'une, la dixième, s'intitule : « Écarter le scénario d'une mise en oeuvre de l'auto-liquidation, même sous forme expérimentale. »
Trois raisons sont avancées. Tout d'abord, l'auto-liquidation présente un intérêt limité par rapport au nouveau dispositif « 3 en 1 » instauré depuis 2015.
Deuxièmement, toujours selon le rapport de l'IGAS, « l'auto-liquidation des cotisations ne semble possible que pour une partie des travailleurs indépendants ». Elle n'est en effet intéressante que pour les cotisants « capables d'avoir une visibilité sur leur rémunération nette en cours d'année, notamment les dirigeants majoritaires des sociétés imposées à l'impôt sur les sociétés, dont la rémunération est assimilée fiscalement à un salaire », qui ne représentent que 45 % des travailleurs indépendants, hors micro-entrepreneurs.