Je suis très impressionné d'aborder devant des stratèges financiers la question de l'indépendance stratégique. Mais le fait qu'il s'agisse d'un rapport me désinhibe : cela ne vous coûtera pas trop cher, vos finances seront épargnées ! Je ne reprendrai pas l'exposé sommaire, me contentant de quelques observations pour faire un peu votre éducation.
Tout d'abord, il n'y a pas d'autonomie de communication radio sur les avions Rafale français, qui sont directement reliés à l'état-major de l'OTAN, y compris dans la définition des cibles. Ensuite, les catapultes propulsant les avions embarqués sur le Charles-de-Gaulle sont de fabrication américaine. Les États-Unis ont même dit qu'ils n'en assureraient plus la maintenance si nous ne soutenions pas l'intervention en Irak. Je rappelle aussi que le contrat dotant l'armée de fusils allemands en remplacement des Famas est assorti d'une clause de maintenance de 30 ans. Naval Group produit désormais des petites frégates qui n'intéressent pas la marine française, mais qui sont vendables à l'export. Les États-Unis prêtent des drones Reaper, et les techniciens qui vont avec, pour illuminer les cibles de l'aviation française dans ses bombardements au Sahel depuis Niamey…
Cette démonstration fulgurante vous aura certainement convaincus : nous avons besoin d'un rapport pour essayer de définir ce que coûterait le rétablissement de l'indépendance stratégique de la France.