Nous allons reprendre nos auditions dans le cadre de la mission d'information qui a été décidée en Conférence des présidents sur l'incendie Lubrizol à Rouen. Cette mission d'information s'intéresse à l'évènement, en cherchant à en avoir la meilleure compréhension possible, aussi bien du point de vue de la gestion de crise que de la communication de crise, et à en tirer tous les enseignements. À partir de ces enseignements et de ce retour d'expérience, il s'agira de faire des propositions, des préconisations. C'est le rôle d'une mission d'information, soit pour faire évoluer la législation, soit pour s'adresser directement aux pouvoirs publics.
Nous recevons aujourd'hui les représentants des différents groupes politiques de la métropole Rouen Normandie, afin qu'ils puissent chacun à leur tour répondre à nos questions. J'en poserai quelques-unes, avant de céder la parole à mes collègues de la mission.
La première concerne la façon dont vous avez vécu l'évènement en termes d'information dans vos responsabilités respectives. Avez-vous le sentiment d'avoir été informés le plus en amont possible ? Un suivi a-t-il eu lieu ? Quel est votre retour d'expérience par rapport à la diffusion des informations ? Bien évidemment, ce qui m'intéresse est de connaître votre regard sur cet événement, à l'échelle d'un territoire que vous connaissez parfaitement. Quelle connaissance avez-vous aujourd'hui des dispositions qui ont été prises de la part de la préfecture, tant en ce qui concerne l'interprétation environnementale que le suivi médical et épidémiologique, toutes les mesures prises depuis l'évènement ? Avez-vous le sentiment que l'information est d'un bon niveau ? Etes-vous associés d'une façon ou d'une autre aux différentes démarches qui ont été entreprises ?
Bien évidemment, nous avons beaucoup parlé du préjudice subi à l'échelle du territoire par différents acteurs – je pense bien évidemment aux acteurs économiques, aux acteurs des collectivités locales –, mais les particuliers ont vécu cet évènement avec beaucoup d'émotion. C'est bien légitime, ils ont eu beaucoup d'inquiétudes. Avez-vous eu des remontées de la part de particuliers, notamment concernant l'indemnisation ? Nous avons compris qu'un système d'indemnisation concernait les collectivités et certains acteurs économiques, qu'un autre concernait les agriculteurs. Reste un domaine sur lequel nous n'avons toujours pas de réponse : celui des particuliers. On nous dit que certaines opérations de nettoyage sont coûteuses et compliquées. Avez-vous été sollicités à ce sujet ?
Ensuite, et je terminerai là pour ce qui me concerne, nous voyons bien qu'une question d'urbanisme se pose, surtout en lien avec le plan de prévention des risques technologiques (PPRT), mais plus globalement sur le fait d'être dans un territoire avec une empreinte industrielle et économique ancienne. Comment appréhendez-vous cette question, que ce soit dans le présent ou pour le futur ? Lors de précédentes auditions, nous avons déjà évoqué cette empreinte industrielle, mais je vous pose la question, parce que j'imagine que vous avez un avis sur ce que nous pouvons appeler « la culture du risque ». Même si nous sommes sur un territoire très concerné par l'activité industrielle, économique, pour autant, une véritable culture du risque s'est-elle installée, diffusée ? A-t-elle infusé l'ensemble du territoire et ses acteurs économiques ?