Sans chercher le moins du monde à vous mettre en difficulté, monsieur le rapporteur, je déduis de votre réponse que vous conservez un doute sur l'idée de rompre avec le principe de compensation. Vous avez dit vous-même que vous étiez en accord avec la doctrine Veil plutôt qu'avec celle du rapport Charpy-Dubertret, si j'ai bien compris. Or nous sommes justement sur le point de choisir entre les deux, et d'abandonner clairement la première pour la seconde.
On ne peut pas comparer des choux et des carottes. Vous nous parlez de la reprise de la dette des hôpitaux pour essayer de justifier cette mesure de non-compensation. Ce n'est pas la même chose. L'État a des responsabilités à assumer quant à la dette, mais il fait aussi face à des réalités contemporaines devant lesquelles il ne peut pas se dérober. Et il ne faut pas qu'il vienne piocher dans les caisses de la sécurité sociale les moyens de conduire des politiques qui ne relèvent pas de la sécurité sociale.
Nous sommes au coeur d'un débat important. Laissons donc parler l'intuition première qui avait guidé la commission des affaires sociales lorsqu'elle avait adopté un amendement supprimant la non-compensation des pertes de recettes liées aux mesures d'urgence économique et sociale. Cette intuition était la bonne.