Vous faites un peu les choses à l'envers. Vous revenez sur une bonne mesure que vous aviez prise l'an dernier – considérez ces propos comme un compliment s'agissant du passé, d'autant que vous jugez sans doute que je ne vous en adresse pas assez… Pour notre part, nous proposons de la maintenir.
En effet, vous renoncez à une recette potentielle, ce qui bénéficie à l'industrie du médicament. Le groupe Sanofi, qui a été mentionné, n'est pas le seul concerné, mais il est emblématique : il a réalisé un bénéfice net de 6 milliards d'euros en 2018 et vient d'annoncer un plan social portant sur 300 emplois. Non content de tailler dans les effectifs du côté de la production, il taille également dans les effectifs de ses activités de recherche et décide d'abandonner certains secteurs de recherche cruciaux pour notre pays. Ce n'est pas sérieux ! Il n'y a pas lieu de faire un cadeau supplémentaire à l'industrie du médicament, d'autant que ce cadeau n'aura aucun effet, et qu'aucune contrepartie n'est prévue qui permettrait d'envisager de réorienter cette industrie.
Entre 2006 et 2019, le groupe Sanofi a supprimé 3 000 emplois dans la recherche et développement, ce qui est considérable. Or la cause n'en est pas le montant des taxes payées à l'État, puisque le groupe verse de manière assez allègre des dividendes à ses actionnaires. Nous proposons donc de maintenir le dispositif tel qu'il existe.