Intervention de Stéphane Demilly

Séance en hémicycle du mardi 26 novembre 2019 à 9h00
Questions orales sans débat — Exclusion numérique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Demilly :

Le numérique représente des opportunités incroyables et un formidable levier de développement économique, social et culturel. Mais dans la vie de tous les jours, pour certains, c'est un vrai cauchemar : impossibilité de régler ses factures, de contacter les services publics… Je garde à l'esprit la situation ubuesque vécue par une personne âgée qui, ayant réglé ses impôts par chèque, s'est vu renvoyer son moyen de paiement au motif qu'il fallait régler par internet. Ce cas n'est pas isolé. C'est vraiment dingue…

Le numérique est devenu tellement incontournable dans nos démarches quotidiennes que ne pas le maîtriser ou ne pas avoir d'accès à internet expose nos concitoyens à un risque d'exclusion rapide. Selon une étude commanditée par le syndicat de la presse sociale en 2018, près d'un tiers des Français ont déjà renoncé à entreprendre des démarches parce qu'il fallait utiliser internet, et 23 % des Français ne sont pas à l'aise avec le numérique. C'est considérable.

Dans son rapport annuel, le Défenseur des droits alerte également sur les risques de « recul de l'accès aux droits et d'exclusion » liés à la dématérialisation. Alors que le Gouvernement souhaite accélérer la transformation numérique de l'administration d'ici 2022, je voudrais insister sur le fait que celle-ci ne doit pas se faire en excluant une partie de la population, notamment les personnes les plus âgées, qui se sentent méprisées d'être si peu considérées.

Face au risque de nouvelles inégalités sociales, monsieur le secrétaire d'État, quelles mesures le Gouvernement entend-il prendre pour que la qualité de service public soit identique, avec ou sans numérique ? Quelles mesures sont ou seront-elles prises pour accompagner les personnes souhaitant acquérir ou améliorer leurs compétences numériques ? Par ailleurs, utiliser internet suppose d'y avoir accès, ce qui malheureusement n'est pas le cas partout, loin s'en faut, notamment dans les territoires les plus ruraux.

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