La recherche de la concorde entre les individus de pays, d'opinions ou de confessions différentes est l'idéal qu'a toujours poursuivi ma famille politique et nous savons combien les sujets religieux ou identitaires viennent parfois en compromettre la réalisation. Le groupe Mouvement démocrate et apparentés se sent totalement solidaire de ce combat. Il a même été la raison de l'engagement politique de beaucoup d'entre nous.
L'antisémitisme, comme toutes les formes de racisme, n'a pas sa place dans notre République : il faut le réaffirmer autant que nécessaire. Car si la démocratie a un ennemi, c'est bien dans le camp du fanatisme, de l'intégrisme et de l'ignorance que celui-ci trouve ses plus grandes forces. C'est pourquoi notre République a très tôt compris l'enjeu que l'instruction représentait pour elle, car c'est l'instruction qui permet de s'élever un peu plus haut que soi, d'être à même de se forger une opinion et de saisir l'immensité du savoir et de la connaissance, qui forme notre commune humanité. Nous savons aussi que cette tâche est sans cesse à recommencer et que chaque génération en porte la responsabilité.
Notre temps est traversé de convulsions qui donnent lieu à des actes de la plus extrême barbarie. Vous en avez rappelé quelques-uns, monsieur Maillard : agressions, injures, meurtres, profanations. Notre pays, comme beaucoup d'autres en Europe, connaît une recrudescence de la violence à l'endroit des juifs. Nous savons que cet antisémitisme prend racine pour une large part dans un conflit et dans des affrontements qui dépassent largement nos frontières nationales.
Comme vous l'avez si bien dit, l'antisémitisme du XXIe siècle a changé, il s'exprime au nom de causes différentes, mais les motifs de sa haine restent, quoi que l'on en dise, toujours les mêmes. Mêmes injures, mêmes stéréotypes, mêmes a priori : l'ignorance et la bêtise n'ont jamais eu beaucoup d'imagination, mais elles crient toujours plus fort que tout le monde. « La colère des imbéciles remplit le monde », écrivait déjà Bernanos dans Les grands cimetières sous la lune. Il revient aux hommes de bonne volonté de ne pas y succomber et de tenir ferme la voie de la mesure, la seule qui puisse éviter que le monde ne se défasse. Et pour y parvenir, je ne connais qu'une seule exigence, la fraternité, et qu'un seul moyen : rassembler.
Rassembler, c'est se tenir à égale distance des uns et des autres, c'est n'être pas pris dans le jeu des soubresauts de l'actualité, qui enferment et condamnent à être le jouet d'un destin qui vous domine ; c'est tracer, au-delà des événements de notre quotidien, les conditions de la vie citoyenne et de la concorde. Rassembler, c'est aussi saisir, dans un même mouvement, toutes les données d'un problème pour en trouver une issue par le haut et pour tous.
Rassembler, c'est enfin créer les conditions du rassemblement, mais, à l'évidence, celles-ci ne sont pas réunies.
En effet, le motif retenu est loin, très loin de faire consensus : utiliser le mot « antisionisme » en lieu et place du mot « antisémitisme » pose question, monsieur Maillard. Je sais que vous ne faites pas cette confusion et chacun voit de quelle réalité l'on parle. Mais laisser entendre que l'antisionisme recouvrirait une seule réalité de fait à laquelle chacun pourrait se référer, c'est nier sa polysémie, l'étendue de ses définitions. Et c'est un terrain sur lequel nous croyons qu'il est risqué de s'engager.
Chacun reconnaît le travail accompli par l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste en termes de sensibilisation et d'information, et nous savons l'inquiétude de cette organisation et d'autres face à la montée des menaces qui pèsent sur Israël. L'honneur de la France a toujours été de défendre à la fois l'inaliénable droit à l'existence d'Israël et sa coexistence avec un État palestinien…
Le 11/12/2019 à 21:27, Laïc1 a dit :
On peut dire alors aussi le droit inaliénable à l'existence de la Palestine. Je ne supporte pas les inégalités moi aussi...
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