Vous savez bien les controverses que suscite la définition que vous nous proposez d'adopter. Si nous ne sommes pas dupes du fait qu'elle est largement alimentée par des groupes dont les intentions sont tout sauf innocentes, nous voyons aussi les limites qu'elle imposerait à l'usage. Alors que l'on veut que l'antisémitisme soit combattu dans toutes ses dimensions, en donner une telle définition limiterait forcément la portée de cette lutte. Il faut se rendre à l'évidence, disais-je, il n'y a pas de consensus sur cette proposition de résolution qui échoue à atteindre le but qu'elle se fixe : rassembler.
Alors que nous connaissons la fragilité de notre corps social, ses crispations et ses passions, il nous revient en tant qu'élus de ne pas faire de distinction et de combattre avec la même résolution, en même temps, toutes les formes d'incitation à la haine.
L'universalité est l'un des grands principes de notre civilisation, celui sur lequel nous entendons fonder notre action. C'est pour cette raison que nous considérons que ce sujet aurait dû être abordé d'un point de vue global, en traitant de toutes les problématiques et tous les aspects du sujet. Nous sommes favorables à cet égard à la création, soutenue par nos collègues de La République en marche, d'une mission d'information dont l'objet sera précisément de faire un état des lieux des formes nouvelles que prend le racisme de nos jours. Ce sera la seule issue possible pour trouver les voies du rassemblement que, je le sais, nous recherchons toutes et tous, afin de relayer un message, celui d'une République qui prend en compte le devenir de tous les citoyens. Mais, à ce stade, le groupe du Mouvement démocrate et apparentés s'abstiendra sur ce texte et laissera la liberté de vote à chacun de ses membres.