La politique française de lutte contre l'antisémitisme est un échec, dont témoignent l'explosion des actes antisémites et les douze Français assassinés depuis 2003, parce que juifs. Les juifs subissent 50 % des actes racistes alors qu'ils ne représentent que 1 % de la population.
Face à l'urgence, on entend beaucoup de discours, mais il y a très peu d'actes. La compassion est bien là, mais le manque de courage politique aussi. En témoigne le report, la gêne et le malaise autour de cette misérable proposition de résolution, laquelle aurait dû tous nous rassembler, comme ce fut le cas en Allemagne ou au Royaume-Uni. Contesté au sein de la majorité, malgré les engagements du Président de la République, le texte a été réécrit et nous est aujourd'hui présenté dans une version édulcorée.
Pourquoi ? À cause de la définition retenue par l'IHRA, l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste, qui assimile la négation du droit d'existence de l'État d'Israël à de l'antisémitisme.
Chers collègues, je tenterai de démontrer que la détestation d'Israël est le nouvel antisémitisme. Elle n'est qu'une variante de la haine de la France, de la République et de ses valeurs. Permettez que je dresse un bref panorama historique.
Le peuple juif plonge ses racines dans une histoire longue de près de 4 000 ans. À chaque génération ou presque, il fut confronté à l'antisémitisme. Une chose est néanmoins certaine : malgré les affres de l'exil, des massacres perpétrés par les croisés aux bûchers de l'Inquisition, des pogroms cosaques au soulèvement du ghetto de Varsovie, jamais le nom de Jérusalem – également appelée Sion – , n'a quitté les prières du peuple juif. Jour après jour, depuis 2 000 ans, les juifs répètent : « L'an prochain à Jérusalem » – L'Shana Haba'ah B'Yerushalayim en hébreu.