… qui sont devenus des citoyens français et ont épousé en masse les idéaux de la République. La contribution du franco-judaïsme à la France est immense : bien avant Léon Blum, Simone Veil, Robert Badinter, Romain Gary, Simone Signoret ou Serge Gainsbourg, il y eut Marcel Proust, André Citroën, les frères Pereire et tant d'autres !
Malgré cela, dès le XIXe siècle, nationalistes et réactionnaires accusent le juif d'être un ennemi de l'intérieur et un cosmopolite. Pour l'antisémite de gauche, le juif, c'est la finance internationale et le capitaliste à abattre – toujours les mêmes fantasmes d'argent, de pouvoir, de perversion.
L'affaire Dreyfus a ensuite opposé deux France. « Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race », s'écriait Maurice Barrès. Face à l'hystérie antisémite, c'est ici, à Paris, qu'un jeune correspondant de presse juif autrichien, Theodor Herzl, est arrivé à la conclusion que, pour résoudre le problème de l'antisémitisme, il fallait créer un État juif. Ce fut la naissance du sionisme moderne, ce rêve deux fois millénaire des juifs de revenir sur la terre de leurs ancêtres.