Nous avions déjà vécu une telle situation en France en janvier 2011, lorsque l'École normale supérieure de Paris avait interdit à Stéphane Hessel d'intervenir à l'occasion d'une conférence portant sur la criminalisation du mouvement militant en faveur du boycott d'Israël. Le flou de la définition de l'IHRA est tel qu'il en résultera une peur d'être suspecté d'antisémitisme, cette crainte engendrant inévitablement l'autocensure, voire la censure active. Bravo ! Les pires dictatures vous applaudiraient.
Grâce à cette définition, les adversaires acharnés de l'appel au boycott, du désinvestissement dans les colonies et du respect du droit et des sanctions internationales trouveront toujours une astuce pour attaquer les militants sur leur supposé antisémitisme.
Pourtant, j'ai appelé à boycotter les produits sud-africains lorsque ce régime d'apartheid emprisonnait Nelson Mandela. Suis-je anti-sud-africain ? Non. J'ai appelé à boycotter les produits marocains issus des colonies illégales au Sahara occidental. Suis-je anti-marocain ?