Nous avions proposé des mesures pour revaloriser les pensions de retraite des agriculteurs à hauteur de 85 % du SMIC. Au passage, il est tout aussi méprisant qu'injuste de se servir de la situation des agriculteurs – la ficelle est un peu grosse ! – pour légitimer votre mauvaise réforme des retraites. Les agriculteurs, eux, ne sont pas dupes : ils ont fait les comptes. L'esprit de consensus des états généraux de l'alimentation a été abusé. Il reste au coeur des paysans une déception amère, un sentiment d'abandon.
Le Gouvernement a attendu que les tracteurs grondent aux portes de Paris. Vous en êtes réduits à parier sur la mobilisation des agriculteurs pour qu'enfin les prix rémunèrent ceux qui veulent vivre de leur travail. Vous le savez, votre loi n'a rien changé. Elle est une loi d'impuissance alors qu'elle devrait au contraire protéger et que l'État devrait prendre soin de ceux qui nous nourrissent en cultivant leur terre.
Convenons ensemble que ce texte, malgré ses avancées – encore une fois, nous le voterons – , n'est pas de nature à répondre à la profondeur et l'étendue de la crise agricole.