Trop longtemps cantonnée au seul registre de la communication, la RSE doit désormais passer un cap si elle veut se montrer à la hauteur des rendez-vous du siècle.
Opportune, également, car jamais un gouvernement n'a semblé si soucieux de procéder à la privatisation du monde, poursuivant une course perpétuelle au profit et réduisant à néant toute ambition sociale et environnementale. La réforme de la SNCF, parmi d'autres exemples, en est, je crois, la parfaite illustration.
Fort heureusement, les grandes entreprises sont soumises à une pression citoyenne croissante : on attend d'elles qu'elles prennent en considération l'intérêt général et, singulièrement, l'impact social et environnemental de leurs activités. Quand bien même ce vent de vertu citoyenne souffle de plus en plus fort sur les activités économiques, le capital continue de jouer les Tartuffe !
Et tout d'abord en cédant à la tentation du « RSE washing », qui, comme le greenwashing, se contente d'une approche de façade, sans réalité opérationnelle ni implication des différentes strates de l'entreprise. Les entreprises mettent en place des indicateurs pour se donner l'apparence de comportements vertueux, mais la réalité est souvent bien plus funeste : il s'agit surtout de faire de la communication, sans rechercher de réels effets bénéfiques. Il suffit, pour s'en convaincre, de lire le rapport RSE de l'entreprise Monsanto, qui, s'il n'avait pas les conséquences dramatiques que l'on sait, aurait toutes ses chances pour décrocher le prix Goncourt !
Au fil des ans, le concept de RSE a ainsi été dévoyé par des entreprises au cynisme triomphant. Les députés du groupe GDR vous appellent à tirer les conséquences de cette réalité et à renoncer définitivement à toute idée d'un comportement angélique et spontané de la part des grandes entreprises de notre pays.