Députée du Nord, je suis, comme beaucoup de mes collègues issus de territoires en recomposition industrielle, fréquemment sollicitée par les comités d'entreprise faisant face à des plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) afin de protéger les emplois menacés ou leur indiquer les moyens de formation et conversions professionnelles qu'ils peuvent envisager.
Dans le cadre du programme « Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi », le Gouvernement poursuit la mise en oeuvre de nombreux dispositifs permettant une meilleure adéquation entre les besoins d'emploi et les qualifications de nos concitoyens, et il entend, par le biais du grand plan investissement, continuer dans cette voie que je tiens à saluer.
Au terme des deux axes énoncés dans l'action « Plan investissement compétences » du projet annuel de performance de la mission, les deux publics cibles sont les personnes sans qualification et les jeunes. Pourtant, dans nos territoires l'offre économique se recompose souvent vers des industries et des métiers dans lequel nos concitoyens n'ont pas toujours les compétences ou les qualifications spécifiques requises, sans être pour autant ni des jeunes ni sans qualification. Ainsi, dans ma circonscription, l'entreprise OVH, leader européen du « cloud », basée à Roubaix entend recruter 1 000 personnes dans le monde cette année avec plusieurs dizaines d'emplois à la clé sur le territoire. Cependant, compte tenu des qualifications des Roubaisiens, en l'état dans le domaine du « cloud » il est probable que l'essentiel des recrutements ne se fasse pas localement et ne contribue pas à résorber le taux chômage qui a dépassé 30 % au mois de juillet dernier.
Quelles solutions sont envisagées, éventuellement dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle à venir, pour mettre en oeuvre un ciblage territorial qui tienne compte des spécificités des recompositions industrielles dans ces zones et favorise le développement des compétences des populations locales vers ces nouvelles industries ?