Je vous propose, ce matin, d'accueillir Monsieur Yves Blein, président d'AMARIS, l'Association nationale des collectivités pour la maîtrise des risques technologiques majeurs. Il s'agit d'une association reconnue. Elle fait référence en matière de risques industriels et fédère des collectivités confrontées à l'implantation de sites SEVESO ou d'autres sites dans le domaine industriel, notamment chimique mais aussi dans un certain nombre d'autres secteurs.
M. Yves Blein est par ailleurs député du Rhône et conseiller municipal à Feyzin. C'est un lieu qui parle à tous ceux qui ont eu à traiter de la question des risques industriels ou à travailler sur ce sujet. Récemment, sous l'égide d'Yves Blein, AMARIS a publié et rendu public un Livre blanc comportant un certain nombre de recommandations sur la question du suivi des plans de prévention des risques technologiques (PPRT) et de la culture du risque. Ces recommandations peuvent inspirer les pouvoirs publics et notre travail dans le cadre d'un retour d'expérience sur cet accident majeur et afin de construire un certain nombre de propositions visant à l'amélioration de la gestion mais aussi de la communication de crise, puisque l'ensemble des acteurs a été confronté à ce que l'on peut aisément qualifier une « crise ».
Monsieur Yves Blein, pourriez-vous nous préciser la nature de ces recommandations ? Pourquoi arrivent-elles maintenant ? Cela est-il lié directement à l'évènement de Lubrizol ? Ou étaient-elles déjà en préparation par rapport au retour d'expérience que vous pouvez avoir à partir des collectivités ? Parmi vos recommandations, vous évoquez le fait d'avoir des bonnes pratiques - pour les collectivités - et une meilleure mobilisation de la part des acteurs. La préconisation de ces recommandations était-elle déjà en cours ? Ou sont-elles sorties uniquement du fait de l'événement Lubrizol ?
En septembre, le Bureau d'analyse des risques et des pollutions industrielles (BARPI), qui dépend du ministère de la transition écologique et solidaire, a publié un certain nombre de chiffres qui nous interrogent sur l'augmentation des accidents industriels et sur la question des inspections. Cela vous inspire-t-il des commentaires ? Cela correspond-il à une réalité vécue ? Avez-vous envie de commenter ces chiffres ?
Quoi qu'il en soit, nous sommes interpellés sur les questions touchant à la prévention comme à la gestion de ces risques et de ces pollutions industrielles. Il s'agit de ne pas « baisser la garde ». La mobilisation doit être permanente. Et ce discours est présent à travers l'ensemble des recommandations.