Intervention de Anthony Cellier

Réunion du mercredi 18 décembre 2019 à 16h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnthony Cellier :

Je voudrais revenir sur le passé, mais surtout parler du présent et de l'avenir. Nous avons tous pris connaissance du rapport de M. Jean-Martin Folz sur l'EPR de Flamanville, que vous aviez vous-même commandé. On y découvre de nombreuses non-conformités qui ont engendré des retards, un manque de savoir-faire technique, un non-respect des normes de conformité, une impréparation, voire des fautes professionnelles des entreprises prestataires.

Face à ce constat, j'aurai d'abord deux questions d'ordre général. Premièrement, quelles ont été les mesures prises par EDF pour y remédier ? Deuxièmement, où en est-on aujourd'hui du chantier ?

L'avenir nous force à apprendre de nos erreurs. C'est ainsi que, vendredi dernier, vous avez présenté le plan Excell pour « créer les conditions d'un regain de confiance dans la filière et répondre aux difficultés décrites dans le rapport ». Que ce soit dans l'éventualité de la construction de nouveaux EPR, pour l'entretien du parc installé ou pour le démantèlement et la déconstruction des réacteurs vieillissants, « la filière doit se ressaisir » – ce sont les mots de M. Bruno Lemaire. Oui, la filière nucléaire doit se structurer et se transformer à tous les étages ; oui, les savoir-faire et les compétences doivent être préservés et améliorés. Pour cela, comme vous le savez, les territoires ont beaucoup à vous apporter. Comment allez-vous associer à la mise en oeuvre du plan Excell ces territoires où tout un écosystème d'entreprises, de TPE-PME, de femmes et d'hommes, s'est construit au fil de notre histoire nucléaire, où il faut compter avec tout ce socle de connaissances et de compétences ?

Pour ce qui est de la filière, elle ne se limite évidemment pas à EDF, à Framatome et aux entreprises de rang 1 et 2 ; elle comprend également d'autres acteurs, tels Orano et le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). De quelle manière pensez-vous les associer à ce regain de confiance de la filière, ce qui permettrait de la rendre à nouveau attractive auprès des jeunes ?

Par ailleurs, Excell prévoit des actions pour une meilleure qualification des prestataires et une meilleure relation client-fournisseur. Qu'en est-il des référentiels de certification de prestataires ? Chaque grand donneur d'ordre a ses propres référentiels de certification, qui ont des coûts conséquents pour les entreprises. Un cahier des charges sociales commun a été établi en 2012 par les donneurs d'ordres, laissant toutefois la possibilité de mettre en oeuvre des déclinaisons personnalisées. De la même manière, peut-on envisager que le plan Excell conduise à une uniformisation, ou au moins à un socle commun des certifications – bien évidemment, sans diminuer en quoi que ce soit les exigences en la matière ?

Par ses choix énergétiques historiques, la France a fait naître une filière d'excellence dans le nucléaire, une filière énergétique qui, qu'on le veuille ou non, contribue à l'atteinte de nos ambitions climatiques. Certes, nous réduisons la part du nucléaire dans notre mix énergétique, mais réduire ne signifie pas arrêter. Ne nous y trompons pas, nous devons continuer sur la voie de l'excellence et le maintien de ces compétences, car maintenir l'excellence, ce n'est pas une option, c'est un devoir envers les Françaises et les Français.

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