L'année qui vient de s'achever a été marquée par la concrétisation de nombreuses avancées en matière de travail et de politique de l'emploi, et ce sous l'impulsion du Gouvernement. Ces progrès font écho à la volonté du Président de la République de redonner toute sa dimension à la « société du travail » en faisant de l'emploi un outil réellement émancipateur, en permettant à chacun de vivre correctement et en allégeant son coût pour les employeurs. C'est en effet grâce au travail, vecteur d'émancipation individuelle mais aussi collective, que l'on peut vivre mieux et consommer mieux, s'enrichir aussi de nouvelles compétences, trouver sa place et évoluer au sein de la société.
Le Gouvernement a oeuvré dès le début du quinquennat en faveur du pouvoir d'achat et de la rémunération. On peut saluer à ce titre un certain nombre de mesures telles que l'augmentation du salaire net des actifs grâce à la réduction des cotisations sociales pesant sur les salaires, 1'augmentation de la prime d'activité, ou encore un coût allégé pour les employeurs, afin de faciliter l'embauche notamment des salariés les moins qualifiés.
Au nom du groupe MODEM, je souhaite saluer ce bilan et redire le soutien que nous apportons aux nombreuses mesures prises en la matière, car elles portent leurs fruits : la croissance économique est en hausse de 1,3 % en 2019 et 500 000 emplois ont été créés depuis 2017, dont 260 000 en 2019.
Cependant, ces efforts doivent être poursuivis et amplifiés. En effet, les politiques publiques relatives au travail et à l'emploi ne sauraient faire l'impasse sur l'immense défi qui leur est intrinsèquement lié, celui de la lutte contre les inégalités. Comme nous l'avons constaté avec la crise des gilets jaunes, et malgré les mesures engagées pour améliorer la rémunération et faciliter les embauches, les questions du pouvoir d'achat et des inégalités engendrées par les revenus du travail font l'objet d'une forte contestation sociale.
Prime exceptionnelle, revalorisation de 90 euros de la prime d'activité, annulation de la hausse de la CSG – contribution sociale généralisée – pour les retraités gagnant moins de 2 000 euros par mois, défiscalisation des heures supplémentaires au 1er janvier 2019 : les mesures d'urgence prises en décembre 2018 ont, là encore, porté leurs fruits. Depuis le 1er janvier 2019, la prime d'activité bénéficie à 1,2 million de personnes supplémentaires, dont 500 000 ne pouvaient y prétendre auparavant. Les effets directs de ces mesures sur le pouvoir d'achat des ménages modestes et des classes moyennes ont été démontrés. Nous pouvons nous réjouir que ces dispositifs aient atteint leur cible et produit des résultats positifs, surtout en faveur des plus modestes.
Au-delà de la valeur du travail, un autre aspect est fondamental : l'accomplissement de chacun dans son emploi, l'acquisition de nouvelles compétences, la valorisation des qualités tout au long de la vie professionnelle. Cette dynamique commence dès les études, en vue de préparer au mieux l'entrée dans la vie active. C'est pourquoi le Gouvernement a entrepris une réforme importante de l'apprentissage et de la formation, avec la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Le développement de l'alternance, l'implication des branches professionnelles ou encore la simplification des conditions d'exécution du contrat d'apprentissage, pour les apprentis comme pour les employeurs, sont autant de mesures qui offriront davantage de souplesse et de lisibilité aux acteurs de l'apprentissage – vecteur indispensable pour aider de nombreux jeunes à trouver leur voie le plus tôt possible.
La valorisation des compétences doit se poursuivre au cours de la vie professionnelle pour tous les salariés qui le souhaitent. L'accompagnement des salariés, l'aide à la reconversion et la formation continue doivent également être renforcés, afin que chacun puisse s'accomplir et s'épanouir professionnellement.
En conclusion, une politique de l'emploi efficace ne peut être menée à bien qu'avec la participation des acteurs incontournables que sont les entreprises et les partenaires sociaux. La capacité de mobilisation syndicale s'avère actuellement très forte. Nous pouvons nous en réjouir, et devons profiter de cette dynamique pour nous interroger collectivement sur la rémunération du travail, dans le secteur public mais aussi dans le secteur privé, dont la voix est peu entendue ces dernières semaines.
Au-delà des nombreuses mesures gouvernementales que je viens d'évoquer, et qui ont permis de réduire significativement les différentes charges, il serait souhaitable que les entreprises revoient la répartition des richesses qu'elles créent. Une évolution qui conjuguerait une augmentation des feuilles de paie à une limitation des dividendes serait bienvenue.