Intervention de Sylvia Pinel

Séance en hémicycle du mercredi 8 janvier 2020 à 15h00
Questions sur la politique de lutte contre le chômage

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvia Pinel :

De nombreux territoires comme mon département, le Tarn-et-Garonne, justifient un effort particulier en matière de formation et de lutte contre le chômage. Malgré le besoin évident de proximité pour lutter efficacement contre le chômage et répondre aux différentes dynamiques territoriales, les régions se sont vu retirer la régulation de l'ouverture des centres de formation d'apprentis par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel.

Cette compétence a été confiée aux branches professionnelles, qui développent un marché privé de l'apprentissage, financé selon un coût au contrat qu'elles fixent uniformément. Ce nouveau modèle de financement met en péril d'anciens CFA, notamment ceux qui sont situés en zone rurale ou ceux qui forment à des métiers rares.

Madame la ministre, comment pouvez-vous justifier ce choix alors que le Gouvernement saluait le nombre record d'apprentis formés dans notre pays en juin 2019, fruit des efforts persistants des élus régionaux ? Ne serait-il pas judicieux de faire confiance aux régions et aux collectivités territoriales, qui disposent d'une véritable expertise en la matière ?

Je suis convaincue que seule une gouvernance régionale forte permettra d'unir les divers acteurs à travers des partenariats associant l'État, les branches professionnelles, les organismes de formation et les entreprises.

Je souhaitais vous interroger sur un second sujet : la nécessité, pour faciliter le retour à l'emploi, de renforcer l'attractivité de certains métiers, notamment dans des filières où de nombreux emplois ne sont pas pourvus. Les arboriculteurs du Tarn-et-Garonne, par exemple, ont peiné cette année à recruter des saisonniers, au point que les fruits de certains vergers n'ont pu être ramassés, entraînant un manque à gagner évident pour les producteurs. Mais les métiers du grand âge ou du bâtiment subissent les mêmes difficultés de recrutement, notamment en raison de leur pénibilité.

Comment comptez-vous investir dans la revalorisation de ces métiers, étape incontournable pour orienter les chômeurs vers les secteurs en tension ? Comment mieux reconnaître la pénibilité de ces métiers ?

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