Je souhaite apporter quelques éléments de réponse, sans trop allonger les débats toutefois. Tout d'abord, monsieur le rapporteur, vous êtes trop fin observateur de la vie politique, et trop fin politique, pour ne pas voir que le débat est déplacé sur un terrain qui n'est pas celui du texte.
Vous avez abordé la question des autorités administratives indépendantes, et justement de leur indépendance, en regrettant d'une certaine façon que de ce fait même, le Parlement soit dessaisi de certaines de ses prérogatives. Oserai-je vous rappeler que, dans la plupart des cas, les créations d'autorités administratives indépendantes ont été décidées, votées et parfois soutenues et souhaitées par les parlementaires eux-mêmes ? Il ne faut tout de même pas regretter ce qu'on a parfois soi-même voté. De ce point de vue, les AAI, qui sont le fruit de la volonté constante du législateur et qui, à travers beaucoup de leurs missions, jouent un rôle crucial dans le débat et dans le travail accompli par le service public, ne doivent pas être – pardonnez ces termes excessifs – rejetées ou mises à l'index.
Je voudrais saluer Mme Untermaier et plusieurs autres orateurs pour leurs propos sur la continuité de l'action des législateurs et des gouvernements afin d'apporter plus de transparence, de justice et d'équité concernant les questions que nous abordons cet après-midi. C'est l'honneur de l'Assemblée nationale et du Parlement tout entier que de s'être penché sur ces problèmes qui, reconnaissons-le, ne se posaient pas il y a dix ans et se posent aujourd'hui. Chemin faisant, nous avons noté que certains points n'avaient pu être abordés. C'est pour y remédier qu'ont été votées des lois que vous avez rappelées, comme la loi dite Sapin ou la loi de transformation de la fonction publique de l'été dernier.
Je voudrais répondre, monsieur le rapporteur, aux questions posées par les trois articles de votre texte. La première porte sur la transparence. Or, comme je l'ai déjà dit, vous avez vous-même fait voter des dispositions permettant désormais au législateur de connaître la nature des rémunérations. Ces mesures ont été prises grâce à vous, monsieur le rapporteur – je ne le dis pas pour vous faire plaisir, c'est la simple vérité. Nous répondrons donc ainsi à l'exigence de transparence.
La deuxième question que vous posez, celle du cumul, est légitime : c'est une affaire à la fois de justice et de transparence. Ce qui a pu faire mal, c'est de découvrir qu'à la rémunération pouvait s'ajouter une retraite – une sorte, si je puis dire, de complément. Sur ce sujet, je vous rappelle qu'un décret est en cours d'élaboration. Il va être pris. M. Vuilletet a observé à juste titre, et il n'est pas le seul, que la publication de ce décret prenait un peu de retard. Mme Untermaier a ajouté, par honnêteté intellectuelle, qu'un tel retard n'était pas anormal. Je reconnais qu'il y a un peu de retard mais reconnaissez aussi, comme je l'ai annoncé devant le Parlement il y a quelques jours, que le taux d'application des lois atteint aujourd'hui un niveau inédit. Cela n'excuse certes pas ce retard, qui est de l'ordre d'un mois.
Je me permets de répéter ce que j'ai dit lors de mon propos liminaire : s'agissant des membres des AAI et des API, le montant des traitements perçus sera diminué à due concurrence du montant réel de la ou des pensions de retraite perçues par les intéressés. Je ne saurais être plus clair. On ne saurait répondre autrement à l'exigence…