Je partage naturellement tout ce qui vient d'être dit. Nous avons tous vécu, plus ou moins, ce drame. Alors que nous attendions, devant nos téléviseurs, un match de football, nous avons assisté à un drame absolu. Le rapporteur a souligné, à juste titre, qu'il n'y a plus beaucoup de solidarité dans le monde du football, mais elle a existé ce jour-là. Je me souviens que les joueurs et les présidents des deux clubs ont essayé d'apporter leur soutien.
La proposition de loi tend à perpétuer cette solidarité. Toute la question est de savoir si cela relève de la loi. Nous partageons votre émotion – et je pense que nous déposerions le même texte si nous étions à votre place – mais faut-il légiférer sur tous les sujets ? Ne serait-il pas préférable que le monde du football fasse lui-même preuve de solidarité ? Avec la proposition de loi, on impose mais là encore on ne donne pas au football l'occasion de faire preuve de solidarité.
Au-delà du 5 mai, on peut penser à la journée de la Ligue 1 qui est la plus proche de cette date : cela pourrait être l'occasion de faire passer un message, de rappeler que quelque chose s'est passé et que le foot doit en être solidaire. Ce serait la meilleure façon d'agir. Le simple fait d'interdire un match de foot, une journée, ne résoudra pas tout.
Comme le rapporteur l'a dit, il faut aussi veiller à ce qu'une telle catastrophe ne se produise plus jamais. Ce qui s'est passé était indigne : c'était une histoire d'argent et d'obligations non respectées – le préfet n'avait même pas organisé une réunion de sécurité. On a corrigé ces problèmes, et c'est tant mieux !
Nous partageons la souffrance que vous avez ressentie – et que vous ressentez encore –, mais je reste persuadé que la loi ne peut pas tout et ne résoudra pas ce problème comme cela. Personne ne s'opposera à ce texte, mais nous pensons que l'on pourrait agir beaucoup plus efficacement d'une autre manière. Si on diffuse de l'information, on peut répondre au problème.