… et la revue stratégique de défense et de sécurité nationale en octobre ont mis en évidence l'usure de notre armée après six ans d'opérations extérieures et intérieures intensives.
Cette usure se marque de diverses manières : fatigue des militaires, lassitude des familles, usure des matériels, diminution du temps consacré à la formation et à l'entraînement, retard pris dans le renouvellement ou la modernisation des équipements.
Dans ce contexte inquiétant, l'annonce d'un budget de la défense en hausse de 1,8 milliard d'euros en 2018 a été bienvenue, de même que l'objectif affiché de porter l'effort de défense à 2 % du PIB en 2025, c'est-à-dire – tout de même – trois ans après la fin du présent quinquennat.
De même, le plan d'accompagnement des familles et d'amélioration des conditions de vie des militaires 2018-2022 que vous avez présenté, madame la ministre, contient des propositions utiles, dont certaines figuraient d'ailleurs dans un rapport d'information sur la protection sociale des militaires que nous avions déposé, Mme Geneviève Gosselin-Fleury et moi-même, sous la précédente législature.
En regard de ces motifs d'indulgence, les députés du groupe Les Républicains éprouvent des doutes et des inquiétudes que vous n'avez pas dissipés, madame la ministre, ni en commission ni en séance publique, avec le discours que vous venez de prononcer.
Ils portent en premier lieu sur l'exécution du budget de 2017. Vous avez en effet annulé 850 millions d'euros de crédits qui y étaient inscrits : êtes-vous certaine que cela ne va pas affecter nos capacités opérationnelles ? Faut-il le rappeler : cette décision néfaste a précisément provoqué le départ du général de Villiers.
Par ailleurs, 700 millions d'euros de crédits inscrits au budget 2017 restent gelés. En l'absence de votre collègue M. Darmanin, pouvez-vous nous dire quand ils seront débloqués ?