Ceux qui ne bénéficient pas d'aides sont surtout les petits producteurs qui vendent leur production locale sur le bord de la route. Les politiques européennes accompagnent beaucoup les agriculteurs à passer de l'agriculture conventionnelle à l'agriculture raisonnée via des aides à la conversion, avec l'objectif de parvenir à une agriculture biologique ou en tout cas un peu plus responsable et plus saine. Je m'interroge donc sur cette absence de parallèle entre les politiques publiques telles qu'elles sont orientées dans l'Hexagone et ce qui se passe dans les territoires ultramarins. Pourquoi ne retrouve-t-on pas cette même dynamique dans les territoires ultramarins ?
Cuba a fait beaucoup d'expérimentations en matière d'agriculture hors sol – la culture hydroponique par exemple – parce qu'elle a été confrontée pour le coup à l'absence de produits phytosanitaires. Comme on a des difficultés à identifier les sols contaminés, les aides ne pourraient-elles pas être fléchées vers des solutions alternatives ? Tout à l'heure, on nous a répondu qu'il faudrait aller vers des filières plus organisées et se tourner vers l'importation, autrement dit consommer des légumes produits à l'étranger plutôt que cultivés dans les territoires ultramarins, ce qui peut avoir des conséquences assez lourdes pour les petits producteurs. Ne faudrait-il pas plutôt inventer un modèle pour accompagner une filière, trouver d'autres modes de production hors sol qui seraient écoresponsables et qui pourraient apporter une réponse au problème des sols contaminés ?