… je veux rappeler que ce texte porte en lui des principes défendus depuis des années par notre groupe, comme la convergence entre le secteur public et le secteur privé ou la suppression des régimes spéciaux. Plutôt qu'un âge d'équilibre variable selon les générations, vous proposez de reculer l'âge légal de départ à la retraite, mais rien n'indique que nos compatriotes y soient plus favorables.
Aujourd'hui, notre modèle social, fondé sur des solidarités interprofessionnelles de métiers et de corps, ne prend plus en compte la réalité des parcours professionnels. Pire, il engendre des fragmentations et des ruptures de droits face à la retraite. Par manque de lisibilité, il crée également de la défiance. La multiplication des réformes paramétriques depuis vingt ans a entraîné la perte de confiance des jeunes générations dans sa viabilité. Or, sans l'effort des actifs, c'est tout notre système qui vacille.
Nous approuvons le projet de refondation de notre système de retraite vers un modèle à la fois plus solidaire et redistributif, qui doit garantir son équilibre financier à long terme. Cela mérite de mettre entre parenthèses les batailles politiques et les intérêts particuliers.
Par ailleurs, le recours au 49. 3 ne met pas fin au débat parlementaire. L'examen du nouveau texte proposé, enrichi de près de trois cents amendements qui résultent à la fois du dialogue social et du travail parlementaire, va se poursuivre au Sénat avant de retrouver sa place, je n'en doute pas, au sein de notre assemblée. Nous aurons alors une nouvelle chance de nous montrer à la hauteur du sujet.
Enfin, nous ne souhaitons pas renverser le Gouvernement au moment d'une crise sanitaire dont nous sommes encore loin de mesurer toute la portée.