Oui, nous regrettons collectivement l'absence du ministre de l'intérieur et de la garde des sceaux. Malgré ce que vous nous dites, nous avons l'impression qu'on nous fait l'aumône de nous réunir alors qu'il me paraît primordial de réunir le Parlement. La République ne vacille pas, la République est debout, les pouvoirs constitutionnels doivent pouvoir fonctionner, selon un mode adapté, certes, qui justifie que nous ne soyons que soixante-quinze en séance cet après-midi, mais nous devons nous réunir. C'est la République, c'est la démocratie, c'est l'état de droit. Ne vous en déplaise, l'état d'urgence ne fait pas disparaître d'un trait de plume ou d'une signature présidentielle ou ministérielle – je ne sais laquelle, et elles peuvent être complémentaires – l'un des pouvoirs de la République.
Pour en revenir à la motion de rejet préalable, nos collègues ont raison sur un point : nous nous apprêtons à débattre – il n'est pas certain que la motion sera votée, le suspense est intense –