Hier, le Premier ministre a indiqué que l'Île-de-France était non seulement une zone rouge mais qu'elle devait, de surcroît, être surveillée attentivement parce que les chiffres n'étaient pas ceux espérés.
Si les chiffres ne sont pas ceux attendus, ce n'est pas dû à un relâchement mais à l'impossibilité, depuis deux semaines, pour les voyageurs dans les transports en commun aux heures de pointe de respecter les distances sanitaires – il suffit de voir l'affluence sur la ligne 13 ou la ligne 7 du métro le matin pour s'en convaincre. La RATP avait promis d'ajouter des rames mais elle n'en a rien fait.
Il est difficile d'un côté d'encourager nos concitoyens à prendre des risques au travail, et pour s'y rendre, et de l'autre de ne pas leur faire suffisamment confiance dans d'autres aspects de la vie sociale qui sont tout aussi essentiels.
Heureusement cela ne s'est pas confirmé, mais j'ai été très étonné que vous ne fassiez pas assez confiance aux citoyens pour les laisser profiter des rivages tout en respectant les distances. À Paris, comme en Île-de-France, vous constaterez, comme moi, que les promeneurs observent les règles de distanciation.
Vous autorisez le déconfinement pour que les gens reprennent le travail, en dépit des incertitudes sur les risques de contamination, mais vous le limitez pour d'autres aspects de la vie sociale parce que vous ne leur faites pas confiance. Je suis très dubitatif sur les mesures de ce type. Si on déconfine, il faut tout déconfiner, en demandant à la population de respecter les distances sociales – et il me semble qu'elle le fait, y compris dans les lieux où l'on dit qu'elle ne le fait pas.