Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du vendredi 8 mai 2020 à 9h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Article 2

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Je ne doute pas un instant que chacun réalise bien qu'en ce moment, alors que nous sommes réunis dans cet hémicycle, les Français sont confinés chez eux, que plus de 100 nouveaux patients ont été admis en réanimation hier dans nos hôpitaux, que plus de 600 nouveaux malades du Covid-19 ont été hospitalisés hier, que la moitié de la population mondiale est confinée chez elle, que l'épidémie n'est pas terminée et que la levée du confinement, à partir du 11 mai, ne sera que progressive.

Le débat est légitime et je n'ai pas à juger les questions que vous vous posez, mais je ne suis pas certain que notre assemblée envoie les bons signaux à nos concitoyens lorsqu'elle propose, par exemple, de rouvrir les cafés et les restaurants à compter du 18 mai.

Faut-il rappeler que nous examinons un projet de loi tendant à proroger de deux mois l'état d'urgence sanitaire, à la demande des médecins, des réanimateurs, des scientifiques ? Cette prolongation leur permettra de poursuivre avec efficacité la lutte contre cette épidémie et de ne pas anéantir les efforts considérables consentis par les Français ces dernières semaines pour sauver des dizaines de milliers de vies en renonçant à de nombreuses libertés.

Je veux bien que vous fassiez le tour des parcs, des jardins, des cafés, des restaurants, des plages, des forêts, des multiples loisirs auxquels on ne peut plus s'adonner, pour définir dans la loi le sort que vous voudriez leur réserver, mais je ne suis pas certain que le débat ne soit pas anachronique.

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