Les débats que nous avons eus depuis plusieurs jours, pendant de très nombreuses heures, en particulier au cours de la commission mixte paritaire qui, comme l'a rappelé la présidente de la commission des lois, a duré quatre heures, ont permis de mettre sur la table de grandes questions, qui ont trait à nos libertés individuelles et collectives.
La question des données personnelles de santé se trouvait évidemment au coeur de nos préoccupations, mais également celles, plus larges, de la durée de l'état d'urgence et des pouvoirs dévolus aux uns et aux autres. Nous avons émis un certain nombre d'interrogations et des réponses ont été formulées. Elles ne sont sans doute pas parfaites : le Conseil constitutionnel, du reste, tranchera, étant donné, nous a-t-on dit, qu'il sera saisi.
À ce stade, il nous paraîtrait donc totalement inopportun, alors que les débats parlementaires ont pu prospérer, de les interrompre et sous cette forme. Il s'agirait, d'une certaine façon, d'un déni de démocratie.
Cela ne signifie pas, monsieur le président Mélenchon, que certaines de vos questions soient mauvaises ou qu'elles ne méritent pas d'être posées. C'est une évidence, mais le sujet n'est pas là, même si j'ai bien conscience que ma réponse ne va pas vous satisfaire. Il y a la place pour le débat politique, tout comme pour un certain nombre de questions sociales, voire sociétales, mais sans doute pas dans ce cas précis de la prorogation de l'état d'urgence, même si ont été abordées d'autres questions, relatives à l'ouverture des plages ou des commerces, qui tiennent plus à la gestion du déconfinement qu'à l'état d'urgence lui-même.
Pour toutes ces raison, vous l'avez compris, le groupe Les Républicains que je représente ce soir ne votera pas en faveur de cette motion afin que nous poursuivions ensemble le débat.