Je comprends bien la spécificité de l'établissement de la relation salariée dans le monde du spectacle, et le fait d'ouvrir plus largement l'accès au chômage partiel est une bonne chose en soi – mais cela ne répond pas complètement au désarroi du monde de la culture, qu'il s'agisse des intermittents ou des artistes plasticiens. Ces derniers, auxquels mon collègue Michel Larive a récemment consacré une tribune dans la presse, demandent des aides. Des annonces ont été faites par l'exécutif, notamment par le Président de la République, qui a indiqué garantir une année blanche aux intermittents, mais on n'en sait pas plus : quand, comment, de quelle manière… On n'en sait pas davantage sur les contreparties que les artistes seraient censés offrir en intervenant dans diverses structures.
Tout cela reste assez flou et nébuleux. Je ne voudrais pas que l'adoption de cet amendement nous conduise à oublier tous ceux qui, en l'état actuel des annonces effectuées, n'auront droit à rien – sans compter ceux qui entrent dans le monde de la culture, qui avaient presque atteint le nombre d'heures de travail nécessaire pour obtenir le statut d'intermittent et qui, à deux ou trois mois près, parce qu'ils n'auront pas pu compléter leur quota avant le confinement, se verront refuser ce statut.
Nous sommes encore loin du compte pour rassurer les artistes, les auteurs, et tous ceux qui font l'âme de notre pays.