À la suite de la suspension du trafic aérien international, des milliers de nos compatriotes de passage à l'étranger se sont retrouvés bloqués sur place et ne seront pas en mesure de reprendre leur activité dans les jours à venir. Combien sont-ils ? On ne le sait pas. Ils sont certainement plusieurs milliers, voire des dizaines de milliers.
Beaucoup d'entre eux occupent des emplois manuels, qui ne peuvent faire l'objet d'un aménagement en télétravail. Or leurs entreprises ne sont généralement pas éligibles aux mesures de chômage partiel en raison de leur secteur d'activité.
Pour ces Français, la situation est de plus en plus précaire : aucune aide de l'État ne leur parvient à l'heure où ils doivent assumer le doublement de leurs frais de vie, puisqu'ils doivent financer à la fois leur logement sur place et leur logement en France. Il apparaît donc absolument nécessaire de prendre en compte leur situation dans l'aménagement des futures dispositions relatives à l'activité partielle.
Tel est le sens de l'amendement, qui propose de compléter l'alinéa 15 de manière à tenir compte de la situation des Français bloqués à l'étranger dans les futures ordonnances concernant le chômage partiel.
Je voudrais, pour finir, lever une nouvelle fois un malentendu. Monsieur le ministre chargé des relations avec le Parlement, je ne critique pas le travail de nos consulats, bien au contraire. Je me suis rendu à maintes reprises avec les consuls dans des aéroports pour assister à des embarquements. Je peux témoigner qu'ils font un travail de haute couture. Reste que des milliers de Français sont bloqués à l'étranger. Je viens de recevoir des jeunes en grève de la faim parce qu'ils sont éloignés de leur famille depuis deux mois et demi et qu'ils n'ont plus un kopeck. Leur situation est misérable et leur état psychologique déplorable. Le blocage de la situation est terrible.
S'il était adopté, l'amendement permettrait de combler l'un des trous de la raquette au bénéfice de nos compatriotes bloqués à l'étranger. Ils ne sont peut-être que quelques milliers, mais ils attendent un geste de considération. Nous devons leur montrer que nous ne les oublions pas.