Admettez que vous avez dit une bêtise, monsieur le ministre, cela nous arrive à tous. Pour le reste, trois points appellent notre vigilance.
Premièrement, il est nécessaire de couvrir le besoin de financement des retraites des artisans et indépendants. Quelles sont les prévisions en la matière, par exemple celles du Comité d'orientation des retraites ? De cela dépendra le montant du prélèvement que vous autoriserez.
Deuxièmement, vous ne pouvez pas dire que ce sont les caisses qui décideront ; vous avez nécessairement une vision précise de l'impact de la crise sur les acteurs concernés.
Troisièmement, nous commençons à entendre une petite musique qui me préoccupe : on ferait payer par les intéressés eux-mêmes les mesures de soutien dont ils ont vocation à bénéficier. Si nous vous permettons de vous engager dans cette logique, il est à craindre que l'on ne fasse payer aux Français le lourd tribut de la crise qu'ils subissent – certes, personne ne vous soupçonne de l'avoir fabriquée.
En matière de financement, nous avons d'ailleurs de nombreuses mesures, notamment fiscales, à vous proposer. La justice fiscale voudrait que l'on aille chercher le pognon là où il est pour le mettre là où il y en a besoin. Nous pourrions ressortir quelques propositions en ce sens, qui sont d'une profonde actualité. Je vous mets d'ailleurs en garde : si vous n'y réfléchissez pas, le risque est grand que ceux qui ont vécu un confinement et un déconfinement différents en raison de l'endroit où ils habitent ou de leur origine sociale ne vous le rappellent avec force.