Ce matin, j'ai souligné qu'il ne fallait pas s'habituer à une démocratie sous cloche, abîmée, dégradée, parce que les textes ne le permettent pas, outre que ce n'est pas souhaitable, surtout en période de crise.
Alors que la crise, que personne ne minimise, est grave, sérieuse, durable, la confiance de nos concitoyens envers le Gouvernement se dégrade. Dans ce contexte de défiance croissante, nous considérons que la solution est de réfléchir à plusieurs plutôt que seul.
Il ne s'agit pas non plus de « discuter », monsieur le rapporteur. On discute beaucoup en commission ; en visioconférence, les heures passent même sans qu'on s'en rende compte ; mais ce n'est pas la même chose que de décider ou de délibérer ! Une discussion, ce n'est pas consultation ou une concertation prévue par la loi !
Je vous invite à abandonner le monde d'avant. La crise et l'urgence imposent de réfléchir sur le monde à venir ; il faut le faire dans la plus grande concertation possible. J'avais nourri l'espoir, en écoutant un soir le Président de la République, qu'il avait compris cela. Je mesure que les dérives précédentes, les réflexes passés – prétendre décider de tout tout seul, pour au final décider de pas grand chose ou de rien – vous rattrapent, ce qui est très préoccupant.