Certains considéreront que les dispositions dont je demande la suppression ont un caractère éminemment social et positif pour les étudiants étrangers, et pourront trouver étonnant que j'en demande l'abrogation. De fait, si vous ne le saviez pas, vous apprendrez que la loi, le droit positif, autorise les étudiants étrangers – qui, souvent, n'ont pas beaucoup de ressources – à travailler jusqu'à 60 % du temps de travail annuel afin de satisfaire certains de leurs besoins. Les dispositions que le Gouvernement nous demande d'approuver, et que je souhaiterais que nous n'approuvions pas, prévoient que cette durée puisse être portée à 80 % du temps de travail annuel.
La question n'est pas de savoir si ces étudiants sont étrangers ou non, mais de savoir le temps qui reste, pour suivre des études, à un étudiant qui passe 80 % de son temps à travailler. En outre, Français ou étrangers confondus, il y a dans notre pays des millions de personnes au chômage, et on nous dit qu'on a besoin de main-d'oeuvre. Demander que ce soient des étudiants, d'ailleurs souvent mal payés ou sous-payés, qui pallient un manque de main-d'oeuvre supposé, alors que tant de travailleurs, quelle que soit leur nationalité, sont au chômage en France, est une disposition qui ne me semble pas adéquate. Elle n'a pas lieu d'être et n'a rien à voir avec la crise. J'y vois plutôt une façon de surexploiter un peu plus les étudiants étrangers qui se trouvent dans notre pays.