Les punaises de lit posent un problème majeur de santé publique. Alors qu'elles avaient presque disparu des foyers depuis les années 1950, les punaises de lit connaissent une forte recrudescence depuis quelques années. L'association Droit au logement a ainsi communiqué le nombre de 400 000 logements infestés en 2019 contre 200 000 en 2017, soit un doublement en deux ans.
Si les punaises de lit ne présentent pas de risque de transmission vectorielle d'agents infectieux, leurs piqûres provoquent des démangeaisons et un envahissement tels qu'ils handicapent au quotidien ceux qui en pâtissent, en grande majorité les plus mal logés. En effet, une étude québécoise a démontré qu'une infestation de punaises affectait fortement la santé mentale : les victimes présentent jusqu'à cinq fois plus de symptômes d'anxiété et de troubles du sommeil. L'infestation par les punaises de lit constitue donc un enjeu réel de santé publique.
Or ce phénomène ne semble pas ralentir et même s'accélère, notamment en Seine-Saint-Denis, ce qui a d'ailleurs rendu le confinement beaucoup plus compliqué. Bien que des mesures de sensibilisation aient été prises par le Gouvernement, la prévention n'est pas suffisante si elle ne s'accompagne pas d'une véritable politique d'éradication. Le traitement d'un logement infesté coûte entre 300 et 350 euros, alors même que les foyers concernés sont parfois ceux des plus démunis. Le traitement ne saurait par ailleurs être efficace s'il ne concerne qu'un seul foyer quand tout un bâtiment est concerné. Qui plus est, la lutte chimique contre les punaises de lit est nocive pour la santé et pour l'environnement. La lutte mécanique et thermique semble bien plus efficace mais, hélas, compliquée à mettre en oeuvre pour les habitants faute d'informations, de moyens et de mode d'emploi.
Pour lutter efficacement contre la prolifération des punaises de lit, le Gouvernement a lancé au début de l'année une campagne d'information, avec un numéro de téléphone et un site internet dédiés. Dans le même temps, le lancement d'une mission à l'Assemblée a été annoncé pour étudier d'éventuelles évolutions législatives. Par ailleurs, certaines villes mettent en place des actions telles que le prêt gratuit de kits ou encore l'organisation d'ateliers de sensibilisation et de formation.
Face à l'urgence de ce problème de santé publique, je souhaite savoir quelles solutions sont envisagées par le Gouvernement pour éradiquer durablement ce phénomène. Le Gouvernement envisage-t-il d'aider financièrement les habitants dans leurs démarches ?