L'AME suscite toujours des réactions irrationnelles et vous avez, Madame la ministre, parfaitement répondu à la question à ce propos.
La non-assistance à personne en danger ne fait pas partie de l'ADN de notre pays. Pourtant, créer un ticket qui permette d'accéder à l'AME signifierait bien que son bénéfice ne serait pas accordé à ceux qui n'auraient pas payé ! Mais je ne connais pas une blouse blanche dans ce pays, à l'hôpital ou en cabinet de ville, qui refusera de soigner un malade parce qu'il ne dispose pas du bon document. Quelqu'un qui est malade, c'est quelqu'un qui est malade !
Considérer qu'il faut introduire un droit de timbre pour accéder à l'AME ou même qu'il faut revenir sur ce dispositif, comme le proposait le programme du candidat Fillon pendant la campagne présidentielle, revient à croire que, demain, des médecins, en ville ou à l'hôpital, seraient capables de refuser des soins à un malade sous prétexte qu'il n'aurait pas le bon tampon. J'affirme que cela n'existe pas en France.
Si vous restreignez l'accès à l'AME, vous ferez peser le coût des soins, qui seront malgré tout dispensés, sur les hôpitaux et sur la médecine de ville. À mon sens, même dans une logique d'offre et d'accès aux soins, l'AME est un système de solidarité qui ne se discute pas.