Étant assis au banc du Gouvernement au côté du secrétaire d'État Laurent Nunez, qui connaît particulièrement bien cette région, je dois dire que nous sommes heureux que vous nous ayez invités, avec votre accent, à évoquer Frédéric Mistral, les traditions votives, les courses camarguaises ou les abrivados : cela nous fait penser à Arles, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, et à toute cette formidable culture.
Si la Camargue est un lieu touristique fantastique et qu'elle constitue une magnifique carte postale, elle ne saurait se limiter à cette image. Lorsque nos concitoyens évoquent ce territoire, ils le font souvent avec le sourire et parlent d'y partir en vacances – tant mieux. Mais il y a en Camargue des gens qui travaillent dur, quotidiennement, dans toute une série de domaines. Je songe par exemple aux professionnels de la filière rizicole, qui font un travail difficile et remarquable dans ce secteur, et qui enregistrent d'ailleurs des progrès notables. Vous avez fait spécifiquement référence aux manadiers, qui sont une spécificité de votre région, que j'apprécie particulièrement et que Laurent Nunez et moi-même connaissons pour de multiples raisons.
Nous avons étudié leur situation avec beaucoup d'intérêt. Comme je l'indiquais à Stéphane Travert et au député Leclerc, il n'y a pas de grandes ou de petites filières : le Gouvernement s'occupe de tout à la fois, car il est important de ne laisser personne au bord du chemin à l'issue d'une crise absolument dramatique. Cette crise a eu pour conséquence l'arrêt complet de toutes les manifestations et rencontres rassemblant du public. Les manadiers ont été directement touchés.
Nous avons pris des mesures immédiates pour l'ensemble des entreprises agricoles et d'élevage, quel que soit leur domaine d'activité. Les manadiers sont ainsi concernés par toutes les mesures transversales déployées par le Gouvernement, qu'il s'agisse du fonds de solidarité, des prêts de trésorerie garantis par l'État ou du report d'échéances fiscales. Nous nous efforçons en outre de faire en sorte que les mesures destinées aux exploitations agricoles soient détaillées par la MSA – la Mutualité sociale agricole – , s'agissant en particulier des prélèvements de cotisations. Nous allons progresser dans ce domaine.
Ainsi que je l'ai déjà indiqué à plusieurs d'entre vous qui m'avez interpellé par écrit – la présidente Françoise Dumas m'a par exemple contacté à plusieurs reprises, y compris ce week-end – , je souhaite que nous procédions à un examen individuel de la situation des manades, car il est important qu'elles continuent à vivre. Il n'y a plus, pour l'heure, de fêtes, de rassemblements ni de courses, mais il y a des animaux, des éleveurs et des passionnés. Nous ne les oublions pas.
Je sais par ailleurs que les conseils régionaux apportent un soutien spécifique aux manades. Je me suis notamment entretenu avec Renaud Muselier, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui a beaucoup travaillé sur cette question, comme les autres régions concernées. L'État sera toutefois présent pour assurer la pérennité de cette culture, de cette tradition et de ces élevages.